Les sept passagers du Dakar-Saint-Louis
Les sept passagers du Dakar-Saint-Louis dans :
Un transport en commun de Dyana Gaye (2009)
Dans Un transport en commun la réalisatrice, Dyana Gaye, franco-sénégalaise, nous fait le portrait d’un Sénégal dynamique et éclectique concentré dans un court-métrage de quarante-huit minutes. Dès le début, le film nous plonge dans le bain avec le brouhaha mélodieux de la gare routière de Dakar. Un chauffeur, pipe à la bouche, cherche à remplir son taxi direction Saint-Louis. Sept places sont disponibles et vont être occupées par sept personnalités bien différentes. A travers l’histoire de chacun des passagers, la culture sénégalaise y est dépeinte. Un jeune homme veut rejoindre sa fiancée. Une coiffeuse en boubou bleu retourne chez elle pour voir ses enfants après avoir passé plusieurs années à Dakar pour monter son entreprise. Une jeune femme se rend à l’enterrement de son père. Un jeune chercheur français, dit « toubab », rejoint Saint-Louis pour retrouver son équipe. Tous ces profils différents sont reliés au chauffeur du taxi-brousse. Celui-ci va permettre la rencontre des protagonistes, qui sans ce voyage ne se seraient jamais croisés. Leurs histoires sont contées à la façon de Jacques Demy : chants et danses sont au rendez-vous ! Des chorégraphies entraînant tout le monde, des protagonistes aux figurants sur les voitures, dans les rues, dans les salons de coiffure… Les passagers deviennent le chœur des chansons des autres et à tour de rôle ils se succèdent dans des complaintes de leurs vies quotidiennes. L’un veut quitter son pays pour l’Italie dans l’espoir d’un meilleur avenir « arrivederci ». Dans les embouteillages, le chauffeur chante en wolof son mal de vivre d’un Sénégal « moribond ». La coiffeuse se lasse de répéter les mêmes gestes toute la journée « je tisse, je tresse, je shampouine…». En bref, une peinture de la vie, chantant les peines et les joies, les hasards et les choix, d’un Sénégal en pleine mutation.
Eugénie Bonnet-Docteur et Lucie Lascaux