Le Lac Rose

Le lac rose est un symbole du Sénégal. Connu pour sa couleur rosée, le lac s’étend sur une superficie de 3km² près de Dakar. Cette couleur qui a créé la renommée du lac est due à la dunaliella salina, une algue qui fabrique des pigments rose-orangé et qui s’accentue au mélange de l’eau salée et des rayons du soleil.  Le lac Retba n’a rien à envier à sa consœur la Mer Morte, les deux ont une composition de sel similaire, soit 40% pour le lac Rose. Aux amateur·trice·s de nage qui seraient tenté·e·s de flotter dans le lac sénégalais, il est rude, voire déconseillé de s’y baigner, la peau s’y abîme vite dû à sa forte composition en sel. D’où sa renommée mondiale du lac le plus salé au monde, puisqu’il est positionné en seconde place après la Mer Morte.

Sel du lac
Embarcation lac rose

Le lac Retba, prisé pour sa couleur rose exceptionnelle serait-il un leurre ? En effet, la couleur du lac évolue et dépend de l’intensité des rayons solaires et des saisons. Les nuances de couleur du lac vont du rose fuschia au rouge pourpre. En réalité, le lac aurait plutôt une couleur ocre… Pour ne pas passer à côté de sa couleur hors du commun, il faut le visiter de novembre à juin, puisque durant cette période il ne pleut que rarement.

Derrière son intrigante couleur, le lac est un symbole économique fort au sein du pays. Environ 3 000 familles vivent de l’extraction de sel. Les collecteur·trice·s de sels extraient manuellement, de jour comme de nuit, et peuvent extraire de 80 jusqu’à 400 grammes de sel par litre d’eau. Les travailleur·euse·s de sel sont sujet·e·s et exposé·e·s directement à cette eau néfaste pour la peau. Pour se protéger, il leur est courant de s’étaler du beurre de karité. Néanmoins, cette activité économique est mise en péril avec le réchauffement climatique et la saison des pluies. Les fortes saisons de pluies emportent le sel par les eaux et diluent l’eau, le lac perd en effet de sa couleur, mais au-delà de cet aspect esthétique, met en péril 3 000 familles.

Inès Zouali et Sarrah Rguigue