Rencontre avec Henri Guillabert alias “Henguilla”
Le 17 mars, le chanteur Henguilla nous a reçu dans son studio du Quai des arts à Saint-Louis. Durant quelques heures, la star sénégalaise nous a expliqué son parcours et ses influences musicales. Au détour de conversations, il nous a également parlé de ses projets d’avenir et de l’espoir qu’il porte pour les générations futures.
Nous arrivons à 10 heures au Quai des Arts de Saint Louis, le centre culturel dont Henri Guillabert est le propriétaire. Dans l’entrée, nous découvrons un décor plutôt sobre qui nous rappelle ce pour quoi il vibre : la musique.
Celui que l’on appelle “Henguilla”- contraction de son prénom Henri et de son nom de famille Guillabert – se présente comme un artiste inspiré par la musique afro-américaine depuis son enfance. Il cite notamment le jazz comme référence et Aretha Franklin.
Lors de nos échanges, il retrace l’histoire de la musique africaine et nous explique qu’elle se popularise grâce à l’artiste nigérian Fela Kuti, qui mélange jazz et sonorités traditionnelles de son pays. Durant les années soixante-dix, le jazz revient sur les devants de la scène. Les sénégalais en consomment énormément.
Sa carrière
Henguilla se lance officiellement dans la musique en formant le groupe Cadets Xalams avec des amis. Il nous parle de l’importance du mbalax, l’un des styles musicaux les plus répandus au Sénégal. D’origine wolof, le mbalax est un mélange de percussions rythmé par des instruments comme le tama et le sabar. Youssou N’Dour, Coumba Gawlo et Cheik Lô sont des figures emblématiques du mbalax avec lesquelles Henguilla a déjà collaboré. Pour Henguilla comme pour beaucoup d’autres Youssou Ndour est une figure emblématique sénégalaise qui “apporte des épices à la musique”.
Cependant la carrière musicale d’Henguilla a failli ne pas voir le jour. Il a dû convaincre ses parents, pour qui, la musique n’était qu’un passe-temps. C’est pourquoi ses débuts se sont faits en cachette, en parallèle de ses études.
Henguilla part ensuite en France, où il pose ses valises avec son groupe à Villemomble. Durant cette période, ils produisent énormément de musique ensemble. Le rayonnement de leur musique étant si puissant, il attire les voisins de leur quartier. Henguilla et son groupe n’hésitent pas à les inviter pour leur faire découvrir les sonorités sénégalaises. Henguilla nous parle également de ses souvenirs en festivals de musique, des soirées, sound systems, des chansons qui passaient souvent à la radio.
Si Henguilla a un conseil à donner aux étudiants d’information communication de Paris 8 c’est de se former le plus possible. Selon lui, l’industrie musicale peut parfois manquer d’encadrement. Il préconise des formations en management de la communication et en marketing notamment pour promouvoir les nouvelles productions.
Anne-Laure Libon