Poète, président du Sénégal, homme d’État français et écrivain, voici les différents rôles que Léopold Sédar Senghor a possédés. 

Né au Sénégal en 1906, Senghor se passionne rapidement pour la littérature française. Après l’obtention de son baccalauréat, il s’envole pour Paris en 1928. Il y fréquente la faculté de lettres de l’Université de Paris et le lycée Louis-le-Grand où il rencontre Aimé Césaire. Par ailleurs, grâce à sa rencontre avec Aimé Césaire il approfondit le concept de Négritude et écrit de nombreux poèmes sur ce mouvement qui prône l’émancipation de la littérature noire. En 1931, il obtient une licence de lettres, 4 ans plus tard il devient le premier Sénégalais à obtenir l’agrégation de grammaire. 

En 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Senghor est réquisitionné par les troupes françaises. Un an plus tard, il est prisonnier des Allemands et est envoyé dans divers camps d’emprisonnement. Il en connaîtra en tout plus de quatre. Lors de son temps en incarcération, il écrit énormément. C’est notamment là-bas, qu’il rédigera Hosties Noires, un recueil de poèmes sur son expérience à la guerre.   

C’est grâce à sa plume exceptionnelle qu’il devient une figure de la Négritude. Parmi ces écrits les plus connus nous retrouvons Femme Noire dans lequel il rend hommage à l’Afrique, à ses ressources et différentes vertues. Nous retrouvons également Joal, un éloge à sa ville natale où il énumère tout ce dont il s’en souvient par le biais des cinq sens.  

La maison-musée 

Il s’agit d’une demeure que Léopold Sédar Senghor a fait construire en 1975 dans le but d’y finir ses jours. Son architecture reflète l’imagination de Léopold Sédar Senghor. 

En effet, la maison est directement inspirée d’un concept qu’il a lui-même inventé le “Parallélisme Asymétrique”. Il définit cela par “une répétition diversifiée du rythme dans le temps et dans l’espace”. C’est pourquoi nous pouvons observer une ribambelle de triangles sur toutes les façades de la maison, d’ailleurs surnommée “les dents de la mer ».  Cette architecture qui joue avec la perspective, le rythme et la répétition rend la maison unique en son genre.

Marié à Colette Hubert, Léopold Sédar Senghor fait l’aller retour entre la France et le Sénégal. Malheureusement, il tombe gravement malade et est contraint de rester en France où il meurt en 2001. A sa mort, sa maison dakaroise est à l’abandon durant des années. Ce n’est qu’en 2010 que l’Etat du Sénégal la rachète pour la réhabiliter. 

Aujourd’hui, la maison-musée est conservée dans son jus, rien n’a bougé. Tous les effets personnels du Président Sénégalais sont en place et la décoration des années 1970 y est intacte. Cette maison figée dans le temps vous réserve des surprises. Que ce soit en passant par les salons privés ou la chambre de leur fils disparu prématurément, cette visite vous immisce dans l’intimité du couple Senghor. 

 

Anne-Laure Libon