Regards croisés : Fanny Lothaire au cœur du Brésil politique

Rio de Janeiro, Brésil, jeudi 3 avril,

Une de nos dernières rencontres était avec Fanny Lothaire une journaliste engagée, dont le regard acéré sur les réalités sociales l’emmène souvent sur des terrains complexes et nuancés. Son approche journalistique se distingue par une volonté de creuser au-delà des apparences, sans jamais tomber dans le sensationnalisme. Dans son parcours, elle s’est intéressée à divers sujets internationaux, dont le Brésil, un pays souvent perçu à travers des images contrastées de fête et de violence. Pourtant, selon elle, l’enjeu majeur n’est pas là : ce ne sont pas les questions sanitaires qui frappent le pays, mais bien les ramifications profondes de sa politique.

En effet, les problématiques brésiliennes — qu’il s’agisse d’inégalités structurelles, de violences institutionnalisées ou de corruption — sont largement ancrées dans un système politique en crise. Cela crée un paradoxe pour les journalistes comme Fanny : d’un côté, l’importance de ces sujets est indiscutable ; de l’autre, ils manquent parfois d’impact immédiat auprès d’un public qui, sans la dimension dramatique ou spectaculaire des crises sanitaires, peut se montrer moins réceptif. Cette réalité rend la mission journalistique d’autant plus délicate :

Comment attirer l’attention sans déformer, sans exagérer, et surtout, sans exploiter la souffrance des autres ?

Fanny cherche des angles subtils, des récits humains, des voix locales qui donnent chair aux enjeux politiques. Plutôt que de céder à la facilité, elle privilégie la profondeur et le respect, convaincue qu’un journalisme de qualité peut aussi toucher les lecteurs autrement — en les invitant à comprendre plutôt qu’à consommer. Et c’est là que réside le point positif et dont on retrouve un avenir positif : malgré la complexité du sujet et le manque apparent d’attrait médiatique, des journalistes comme Fanny continuent de faire le pari de l’intelligence du public. Leur travail contribue à éveiller les consciences, à susciter la curiosité et à faire exister des réalités que l’on aurait pu ignorer. Grâce à cette exigence éthique, le journalisme reste un espace essentiel de transmission, de vérité, et parfois même, d’espoir.