California Dreamin’ : entre musique et cinéma, la légende du rêve américain perdure
California Dreamin, The Mamas and the Papas, 1966I’d be safe and warm
If I was in LA
California dreamin’
On such a winter’s day
En sécurité, et à l’abri du froid – telle est la promesse faite en 1966 par le groupe The Mamas and the Papas. Leur chanson California Dreamin, évoque le rêve californien. Par une épopée extraordinaire, tel l’espoir de la réalisation de nos rêves les plus fous – la Californie est l’illustration, depuis des années, de ce lieu d’ouverture des imaginaires se composant face à nous.
Il est considéré par de nombreuses entités, notamment par le célèbre magazine Rolling Stone, comme l’une des plus grandes chansons de tous les temps. Reprise encore et encore – ré-adaptée aux vécus, et aux intentions de chacun, la mélodie de ce monument musical a passé les âges sans se démoder. Elle sait sans cesse se transformer pour celui ou celle qui décide de s’approprier, le temps de quelques minutes, les espoirs véhiculés par cette bribe de mots anciens.
En 1979, c’est le groupe America qui s’est saisi du morceau pour la bande originale du film California Dreaming, réalisé par John D. Hancock. Un film qui ne se cache pas de référencer notre fameuse chanson en décidant de reprendre directement son titre. L’imaginaire du rêve californien vit ainsi dans nos pensées par la musique et dans le monde du cinéma. Mais cet imaginaire se construit au-delà de l’art lui-même, dès lors qu’il se fabrique tout autant par les idéaux de vie et de réussites qui lui sont propres.
L’affiche créée pour la promotion du film California Dreaming constitue une belle illustration de cette fantaisie californienne. C’est le rêve américain qui s’y trouve ! L’espérance de réussite, de gloire et de succès n’a jamais été aussi caractéristique qu’en l’État de Californie. Par une telle image, aux couleurs chaudes, c’est tout un monde fabuleux et souvent utopique qui y est dépeint. Sur les bordures, le bleu fait échos au froid de l’hiver que l’on laisse derrière soi.
Sur l’affiche le point de fuite nous indique qu’il n’y a qu’un chemin à prendre. L’homme à la valise se dirige vers l’horizon pour y réaliser ses rêves : bagage de vacances ou bagage d’affaires – cela n’a pas d’importance puisque cette terre, où le soleil se couche, est celle de tous les possibles.
Au loin, le soleil est grand, rassurant et surtout chaleureux. Il fait bon vivre dans ces lieux paradisiaques où l’on aperçoit des jolies filles, des palmiers et des jeux de plages à foison ! C’est un idéal, aux allures d’oasis, qui ne demande qu’à être visité et qui fait immédiatement écho à Los Angeles. Puisqu’après tout, quoi de plus représentatif du rêve californien que la ville mère d’Hollywood ? On ne va pas en Californie pour se faire entendre, mais pour être vu : c’est le paraître qui prend le dessus sur l’être, et par lequel l’on brille sous le feu des projecteurs afin de révéler la « star » qui sommeille en nous !
Le rêve californien nous effleure ainsi le dos, tant en plein jour d’été qu’à l’abri de l’hiver, et tend ses bras à tous ceux avides d’une vie meilleure et ayant l’audace de sa conquête !
Toméo Abdelli-Savin et Océane Wodzynski