Le Carnaval de Rio : une explosion de culture et de tradition
Le Carnaval de Rio de Janeiro est l’une des plus grandes et des plus célèbres célébrations au monde. Ses origines remontent aux traditions européennes, notamment aux festivités du Mardi Gras. Au cours du XIXème siècle, le carnaval a commencé à prendre une forme unique au Brésil, intégrant des éléments africains, indigènes et portugais.
Chaque année, ce rendez-vous incontournable du calendrier brésilien transforme la ville en une scène à ciel ouvert, où se mêlent passion, art et histoire.

Dans les années 1930, le carnaval a gagné en popularité avec l’introduction des écoles de samba, qui ont contribué à l’organisation des défilés. Ces écoles, représentant différents quartiers, se sont livrées à une compétition annuelle au Sambadrome, un lieu spécialement conçu pour accueillir les défilés.
Le carnaval de Rio se caractérise aujourd’hui par ses somptueux défilés, ses costumes extravagants, et une ambiance festive qui attire des millions de visiteurs chaque année. La célébration est également marquée par des concerts de musique, des baladas* (fêtes) et des événements de rue, illustrant la richesse de la culture brésilienne.
Selon les autorités locales, plus de deux millions de personnes défilent chaque jour dans les rues de la ville pendant les festivités. Les retombées économiques sont colossales : l’événement génère des centaines de millions de reals et crée des milliers d’emplois temporaires.

Les coulisses du Carnaval de Rio : la magie se construit derrière les scènes
Les écoles commencent leurs préparatifs des mois à l’avance, en élaborant des thèmes, en créant des costumes et en composant des musiques associées à ces thématiques. De plus, le carnaval nécessite un budget important, financé par des sponsors (O Globo, Lojas Americanas, Bradesco, etc…), et les collectes de fonds, souvent en partenariat avec des entreprises. Les membres des écoles font de nombreuses répétitions pour les danses afin que la synchronisation avec la musique soit parfaite. Les chorégraphies et l’agencement des chars sont régulièrement pratiqués lors de ces répétitions pour que tous les membres du carnaval puissent apprendre à interagir avec les danseurs et les chars.
Ces préparatifs sont donc essentiels pour la bonne coordination, le rythme et la gestion
de l’évènement. Et puis, l’organisation logistique est cruciale car elle implique la sécurité, le transport et la configuration de infrastructures autour du sambadrome. Dans les ateliers des favelas, de véritables fourmilières humaines s’activent jour et nuit : costumiers, décorateurs, ingénieurs… pour donner vie à ses visions si spectaculaires. C’est dans l’ombre que naît l’éclat !

Un char du carnaval édition 2024-2025
Mais derrière cette effervescence, une réalité bien plus sombre persiste : les conditions de travail dans ces ateliers sont souvent précaires, voire dangereuses. Faute de réglementation stricte, de nombreuses personnes travaillent sans protection adéquate, manipulant des objets tranchants, des matériaux inflammables dans des lieux exigus et mal ventilés. D’autant plus, les salaires sont dérisoires, et nombre d’entre eux travaillent sans contrat ni assurance. Leurs efforts titanesques, bien que fondamentaux à la réussite du carnaval restent invisibles aux yeux du grand public et des médias.
Tout cela représente une charge de travail incommensurable, dont peu de personnes ne parlent mais qui représente l’essence même de ce spectacle vivant. Enfin, les thèmes abordés par les écoles de samba peuvent refléter des enjeux sociaux et politiques, souvent absents des retransmissions télévisées. À Rio de Janeiro, le carnaval est une célébration communautaire, mobilisant des bénévoles et des artisans locaux pour garantir son succès. L’objectif de ce carnaval étant de mettre en avant la culture et les traditions du pays mais aussi de renforcer les liens sociaux et économiques en créant une bulle d’harmonie au sein d’une communauté.
Alors que les projecteurs se braquent sur les danseurs et les chars colorés, il est essentiel de rappeler que le Carnaval de Rio est plus qu’un simple divertissement : c’est un miroir de la société brésilienne, avec ses luttes, ses espoirs et sa résilience.
Manon PIERRE – Elodie ANDRE – Manon FLAURAUD – Victoria NGUTU