Californie, du rêve à la réalité
Sous la douceur de la Californie, comme décrite par les artistes belges Caballero & Jean-Jass dans leur titre éponyme, se cache une réalité loin de l’American Dream. Si Lalaland nous a déjà permis de comprendre que la vie sur la côte ouest n’est pas si facile, il se cache une autre désillusion qui ne vient pas en première idée quand on pense à la Californie : l’enfer de la drogue.
Notre jeunesse, ayant grandi avec les séries Disney Chanel, a longtemps idéalisé la vie et les études à l’américaine. Vivre sur la côte ouest était un rêve pour la plupart d’entre nous et l’ont se voyait déjà marcher sur Hollywood Boulevard, faire des photos à Palm Spring et faire des sorties entre amis à Santa Monica remplissant nos cœurs et nos têtes de souvenirs idylliques. C’est une tout autre réalité qui nous a rattrapé !
Via les chaînes d’infos et en partie via les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, il a fallu se rendre à l’évidence qu’Hollywood n’est parfait que sur grand écran. Drogue du zombie, enfer du fentanyl, chasse aux opioïde, la toxicomanie prend une place importante dans le paysage californien que l’on ne peut pas nier. Entre désillusion et crainte, le visage touristique des Etats-Unis a pris un tournant que l’on ne peut nier et se confronte à un combat qui prend une place toute particulière dans les problématiques fédérales.
En effet, sortez une cigarette dans la rue et tous les regards seront tournés vers vous. Sortez une seringue, et vous vous fondrez dans la masse.
Partie intégrante de la vie des californiens, il faut retourner des siècles en arrière pour se rendre compte que la drogue a longtemps été légale, disponible en pharmacie. Mrs. Winslow’s Soothing Syrup, un sirop fait pour les femmes au foyer pendant le 19ème siècle était un remède opiacé très populaire. Alors oui, la drogue a toujours fait partie de la culture californienne.
Mais pourquoi est-ce devenu un problème aujourd’hui ?
La guerre des marchés noirs contre les règlementations légales dans les années 1900 a marqué profondément la Californie. Cela avait créé une différence de prix telle que les consommateurs sont devenus des criminels pour pouvoir se fournir : c’est bel et bien la pénalisation des drogues dures qui a entraîné des vagues de violences. Et l’addiction s’est développée comme un virus mortel, spécifiquement ces dernières années avec le célèbre fentanyl. Un analgésique super puissant : 0,25 mg peut suffir à tuer un homme adulte. Étant peu cher, toutes sortes de drogues sont coupées avec, rendant addicts des milliers de personnes. En 2021, le nombre de décès à cause d’overdoses dépassait pour la première fois la barre des 100 000. Cette même année, Gavin Newsom, gouverneur de la Californie, fait une demande très spéciale aux autorités fédérales : l’autorisation de payer les toxicomanes qui arrêtent de se droguer. Punir la consommation ne suffit plus… il faut récompenser la sobriété.
La guerre contre la drogue opte pour de nouvelles stratégies : histoire à suivre…
Clarysse Pourfillet et Léa Joseph